Remi Chapeaublanc | Photographer

Humeurs

Ce que je pense de tout ça

Au début de ce voyage, je vous parlais des enfants qui – à l’aide d’un jeu – mendiaient de l’argent aux passants. Certains donnent, un peu, beaucoup ou rien du tout, touristes et locaux confondus. Cet exemple n’est en fait qu’un prétexte pour vous livrer mes pensées sur ce sujet qui me tient à cœur, la mendicité.

Je n’ai de leçon à donner à personne, je veux juste partager ce que je pense (aujourd’hui, dans ma situation actuelle) ainsi que ma maigre expérience de voyageur.

Je suis absolument contre la mendicité. Tout comme je refuse que mon bonheur soit tributaire des autres, je pense qu’il est important, pour chaque personne, de se battre pour obtenir son autonomie.

L’autonomie, c’est ce qu’on est censé acquérir en grandissant, en s’émancipant de ses parents.
Réussir a être autonome, car c’est un effort, est aussi la meilleure manière pour ensuite transmettre ce qu’on a appris. Et la transmission est à mes yeux, l’une des choses les plus importantes qu’on puisse faire pour les autres.

Je suis donc contre la mendicité et il en va de même pour les actions qui l’encouragent. Elle n’aide personne sur le long terme, elle ne fait que soulager de façon très éphémère (le mendiant, ainsi que notre bonne conscience).

Et comme disait un vieux chinois:

Quand un homme a faim, mieux vaut lui apprendre à pêcher que de lui donner un poisson. Avec un poisson il pourra manger une fois, avec la pêche il pourra manger tous les jours.

J’aimerais bien ajouter, “par contre, ne lui donne pas d’argent, il pourrait s’acheter une bouteille de vin et ne plus avoir faim”.

Certain diront que si on donne un peu d’argent à un mendient, il pourra avec l’accumulation, se payer à manger, se laver, s’acheter de nouveaux vêtements et chercher un travail. Mais lorsque je regarde autour de moi, à Paris, ici ou à Ouagadougou… j’ai du mal à croire en cette théorie. Je pense plutôt que la mendicité encourage la mendicité.

Un exemple concret, ici à Katmandou, une touriste française me raconte l’histoire suivante :

Je me promenais dans les rues de Katmandou avec une amie, quand on tombe nez à nez avec de jeunes enfants qui sniffaient de la colle. Ils étaient là, plusieurs à se défoncer la tête avec de la colle. Mon amie, écœuré par la situation, s’empressa de donner un billet de 1000 roupies, au premier qui avait tendu la main.

Si j’avais rencontré l’amie en question, je lui aurais bien mis 3 claques. Pourquoi voulez-vous que ces enfants arrêtent, si se défoncer à la colle leur rapporte en plus de l’argent ???
(pour information, 1000 NRP représente environ une quinzaine de repas dans un petit resto de rue)

Si je vous étale ici mes pensées, c’est aussi parce que je suis face à un cas de conscience. J’ai découvert au Népal, que l’Hindouisme et le Bouddhisme (les deux principales religions) encouragent la mendicité et le dons. Il est donc dans les mœurs – et plutôt bien vu – de ne vivre que de mendicité, comme le font les Sadous indiens.

Alors que faire ? Suivre mes convictions personnelles, tout en sachant que ça ne changera absolument rien, ou bien m’intégrer le mieux possible et adopter les mœurs locales ?

Je vais ENFIN pouvoir travailler

Mon précieux, mon précieux… après plus de 2 mois de galère, j’ai enfin cet objectif entre les mains !

J’ai pesté contre un vendeur eBay, contre les boutiques parisiennes, contre FedEx et enfin contre la douane népalaise… une longue histoire, pleine de rebondissements, que je vais vous conter.

Voici la version courte :  J’ai commandé cet objectif il y a 2 mois, aux US, via eBay. L’objectif n’est jamais arrivé, le vendeur soutient mordicus qu’il l’a envoyé (bizarrement, le numéro de suivi ne fonctionne pas).

Attendant jusqu’au dernier moment ce colis, je ne suis allé que le dernier jour avant mon départ, dans les boutiques d’occasions parisiennes, pour m’apercevoir qu’elles étaient TOUTES fermé le lundi.

Tant pis, je n’ai plus le choix, je part sans, mon ami Kapoué me proposant de l’acheter au Japon pour me l’envoyer directement à Kathmandou.

Communication par mail, réponses tardives suite à mes excursions sans accès au net. On arrive finalement à se mettre d’accord sur le model, le transporteur (la poste népalais m’ayant été très fortement déconseillé), le payement et tout.

Une fois le colis parti, FedEx annonce 6 jours de transport, je prends mon mal en patience.

EPIC FAIL by FedEx, 6 jours plus tard donc :

Moi, tel un chien affamé, dès que je vois le livreur de FedEx arriver :

– C’est pour moi, c’est pour moi, là, ici !

– Bonjour, pouvez-vous signer ici, ici, et ici.

(je signe, avec la petite goutte de bave au coin de la bouche)

– Et… il est où mon colis ?

– Votre colis ? A l’aéroport je pense, il faut que vous alliez le chercher.

– Mais ? Je viens de signer un accusé de réception !?!

– Oui, vous en aurez besoin pour les douane à l’aéroport.

(ne pas le taper, rester calme, ne pas le taper…)

La  femme du gérant de mon hôtel (qui est népalaise) vient pour m’aider. Elle discute avec le livreur et me confirme que mon colis est toujours à l’aéroport. Mais le service n’est ouvert que jusqu’a 14h, il est 16h. Ah oui, et puis demain c’est férié… T_T

Résultat, ce matin je fonce à l’aéroport en taxi ! Après avoir navigué entre 4 bureaux administratifs, on me dit qu’il n’est finalement pas ici, mais dans la zone “cargo”… 3km plus loin. Qu’à cela ne tienne je ne suis plus à ça prêt.

J’arrive à la zone cargo et là j’apprends que le service n’ouvre pas avant 11h… il est 9h30. Je discute avec quelques mecs qui traînent par là, ils regardent mes papiers et essayent d’estimer les frais de douane que je vais devoir payer. “HEIN ?!?” Ils estiment le tout à quelques 200€ (tous frais administratifs confondus). J’explique que ce n’est pas un achat commercial, mais un cadeau d’un ami, juste un colis personnel. Ils me rigolent au nez Tu crois vraiment que ça change quelque chose ici ?

Il me reste une heure à attendre, j’ai à peine 70€ en poche, il n’y a pas de distributeur à 5km à la ronde, j’ai envie de pleurer.

Finalement, en arrachant les feuilles où figure la valeur de l’objectif, en mettant les factures dans mes poches, j’ai réussi à négocier et m’en suis sorti pour environ 55€ de frais divers…  et en ayant fait poireauté mon taxi plus de 3h.

Hasselblad 501cm avec un 120mm f4 Plannar-Makro

Hasselblad 501cm avec un 120mm f4 Plannar-Makro

Il est là, je suis zen. Demain je prends ma carte du Népal, je fais mon sac, et le voyage va pouvoir enfin commencer.

Je ne suis pas un solitaire

En rangeant mes affaires avant le départ, je suis tombé avec étonnement sur un petit carnet, où j’avais écri il y a 6 ans. Trop peu de pages y étaient griffonnées, mais j’y ai trouvé ceci :

Moi qui aurait tant aimé être un voyageur, je m’aperçois que je n’en suis pas un. Je ne me sens pas bien ici, je ne suis pas chez moi, trop de choses me manquent. Les gens me manquent, surtout Netty, qui occupe toutes mes pensées.

Montréal, mars 2004

Au final, je garde un excellent souvenir de ces 5 mois au Canada ; je me suis fait des potes là-bas, j’ai commencé à sortir et j’ai arrêté d’écrire.

Cela fait bientôt 3 semaines que je suis ici, et ça y est, je commence enfin à pouvoir poser par écris, quelques mots sur la vrai réponse du “pourquoi ?”. C’était là, je savais pourquoi, mais je n’arrivais pas à l’expliquer clairement.

J’ai toujours su que je n’étais pas du genre solitaire. J’adore plus que tout les soirées entre potes, je n’ai jamais pu aller au cinéma tout seul, j’ai quasiment tout le temps préféré habiter en colocation, je supporte assez mal le célibat… Jusqu’à ce que je prenne conscience avec le temps, que je n’arrivais plus à être réellement heureux lorsque j’étais seul. Pour certains ça paraitra normal, moi je trouve ça flippant.

Je pense que le bonheur doit pouvoir se suffire à lui-même. J’ai beau ne pas être un solitaire, je refuse que mon état de bien être soit tributaire des autres.

Ça fait un moment que je préparais le départ, mais repoussé à plusieurs reprises, il fut encore plus douloureux que prévu. Pour pouvoir s’affranchir des autres il faut commencer par couper les cordes qui nous lient à eux. Ce voyage est donc, purement et simplement, égoïste. J’aimerais pouvoir réussir à être bien, heureux, satisfait, sans ne rien devoir à personne, sans que ce bonheur ne dépende de quelqu’un d’autre.

Ça ne fait que peu de temps que je suis ici, mais je commence déjà à entrapercevoir des petits moments, furtifs, de bonheur solitaire. Et comme je compte – pour le moment – continuer ce journal de bord, je noterais ces petits moments par l’indication suivante : **

Si la fréquence des ** augmente au fur et à mesure de mon récit, ce sera bon signe. Si j’arrête d’écrire, ce sera alors très bon signe.

PS : J’ai tout à fait conscience que ce blog, ce journal de bord, est encore un lien fort qui me lie à eux, à vous, et que le couper serait nécessaire si ont s’en tien à ma théorie… Et bien j’y songe, mais pas tout de suite, je prendrais mon temps.

FAQ ou www.formspring.nepal

Étant donnée que beaucoup de personnes m’ont posées les mêmes questions, je me suis dit que je pourrais faire un petit récapitulatif des plus fréquentes.

Avis aux amateurs, s’il y a d’autres questions qui vous tiennent à cœur, posez-les dans les commentaires, j’y répondrais volontiers.

*************

Tu pars combien de temps ?
A vrai dire, je ne sais pas. Deux ou trois mois surement, en fonction des rencontres, du reportage.

Est-ce que tu as peur ?
Non, absolument pas. De quoi devrais-je avoir peur sincèrement ?

Tu stresses, là tout de suite ?
Oui, mais pas pour ce que vous pensez.

On mange quoi au Népal ?
De ce que j’en sais, surtout des lentilles et du riz. Ça me va très bien. Et non, il n’y a pas de schokobons.

T’as tout prévu, ton itinéraire et le reste ?
Justement non, c’est bien ça l’intérêt. Je suis curieux, j’ai donc envie me laisser porter par les découvertes.

Mais tu vas dormir où ?
J’espère au maximum chez les habitants, sinon ce sera dans ma tente, voire à l’hôtel de temps en temps.

Pourquoi le Népal ?
C’est expliqué dans la page POURQUOI. Ce n’est ni pour l’alpinisme ni pour la spiritualité.

Mais c’est pour le boulot ou les vacances ?
Un peu des deux CHEF !

Mais tu vas tout porter tout seul ?
A priori oui. Sauf si je m’engage dans un parcourt compliqué, dans ce cas je prendrais un guide et un porteur.

Et pourquoi tu prends pas ça et ça dans ton sac ?
La réponse se trouve juste à la ligne du dessus.

Un appareil photo argentique ? mais pour quoi faire ?
Pour le plaisir, tout simplement. De plus l’Hasselblad est 100% mécanique et digne d’un tank russe.

Mais il va faire quelle température là-bas ?
Entre +20°C et -40°C, tout dépend de l’altitude à laquelle je serais.

Tu donneras des nouvelles souvent ?
Aucune idée, tout dépendra des accès internet et de mon humeur.

Ma Todo liste augmente au lieu de diminuer

Et pourtant ma motivation est ailleurs, j’aimerais déjà être parti.

Carte du Nepal

Carte du Nepal

(Celui qui devine à quoi sert cette sorte de cartouchière phosphorescente… gagnera +1 dans mon estime)

Et si vous me faisiez des playlist ? -edit-

Plusieurs personnes m’ont demandé si j’allais faire une petite fête de départ. Il en est hors de question.

Vous faites une fête de départ lorsque vous partez en vacances ? et quand vous partez le matin au boulot ? Et bien moi c’est pareil, mais avec un peu des deux…

Par contre, j’ai eu une autre idée. Vous voulez me faire plaisir pour que je puisse penser à vous pendant mon périple ? Alors préparez-moi la playlist de vos rêves !

Et si vous me faisiez une playlist ?

Et si vous me faisiez une playlist ?

Je voulais emmener un peu de musique sur mon laptop, mais j’ai toujours été très indécis. De plus, je commence à la connaitre par cœur ma musique…

En fait, je crois que j’adorerais attendre le levé du soleil avec mon appareil photo, tout en écoutant la playlist de Silphi ; ou bien m’endormir sous ma tente avec la musique de Charlotte dans les oreilles. Je crois que j’adorerais penser à chacun de vous, en musique.

Si l’idée vous plait, j’essayerais pour ma part de ramener à chacun une photo que j’aurais fait avec « sa » musique dans les oreilles.

Pour tous ceux qui savent manier un FTP, déposez vos MP3 dans un dossier à votre nom, sur ce serveur : ftp://chapeaublanc.hd.free.fr avec login:nepal / mpd:musique. (pour les autres, vous pouvez utiliser l’interface suivante : http://chapeaublanc.hd.free.fr:7000/ mais un seul à la fois malheureusement)

Le serveur sera accessible jusqu’à ce que Free coupe ma connexion, soit théoriquement demain. DÉPÊCHEZ VOUS !!!  ET MERCI BEAUCOUP !

-EDIT- On vient de m’apprendre que le serveur n’est plus accessible, je vais essayer de vous en proposer un autre d’ici lundi.

Happiness only real when shared

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Christopher Johnson McCandless 1968-1992

Et vous ça va ?

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