Remi Chapeaublanc | Photographer

touriste

Au Népal nous avons 3 religions…

Entendu au détour d’une conversation

Au Népal nous avons trois religions : l’hindouisme, le bouddhisme et le tourisme.

Oui c’est mignon, mais c’est surtout vrai. Une énorme partie de l’économie du Népal est basé sur le tourisme, dont les Français sont des acteurs majoritaires…

Ce que je pense de tout ça

Au début de ce voyage, je vous parlais des enfants qui – à l’aide d’un jeu – mendiaient de l’argent aux passants. Certains donnent, un peu, beaucoup ou rien du tout, touristes et locaux confondus. Cet exemple n’est en fait qu’un prétexte pour vous livrer mes pensées sur ce sujet qui me tient à cœur, la mendicité.

Je n’ai de leçon à donner à personne, je veux juste partager ce que je pense (aujourd’hui, dans ma situation actuelle) ainsi que ma maigre expérience de voyageur.

Je suis absolument contre la mendicité. Tout comme je refuse que mon bonheur soit tributaire des autres, je pense qu’il est important, pour chaque personne, de se battre pour obtenir son autonomie.

L’autonomie, c’est ce qu’on est censé acquérir en grandissant, en s’émancipant de ses parents.
Réussir a être autonome, car c’est un effort, est aussi la meilleure manière pour ensuite transmettre ce qu’on a appris. Et la transmission est à mes yeux, l’une des choses les plus importantes qu’on puisse faire pour les autres.

Je suis donc contre la mendicité et il en va de même pour les actions qui l’encouragent. Elle n’aide personne sur le long terme, elle ne fait que soulager de façon très éphémère (le mendiant, ainsi que notre bonne conscience).

Et comme disait un vieux chinois:

Quand un homme a faim, mieux vaut lui apprendre à pêcher que de lui donner un poisson. Avec un poisson il pourra manger une fois, avec la pêche il pourra manger tous les jours.

J’aimerais bien ajouter, “par contre, ne lui donne pas d’argent, il pourrait s’acheter une bouteille de vin et ne plus avoir faim”.

Certain diront que si on donne un peu d’argent à un mendient, il pourra avec l’accumulation, se payer à manger, se laver, s’acheter de nouveaux vêtements et chercher un travail. Mais lorsque je regarde autour de moi, à Paris, ici ou à Ouagadougou… j’ai du mal à croire en cette théorie. Je pense plutôt que la mendicité encourage la mendicité.

Un exemple concret, ici à Katmandou, une touriste française me raconte l’histoire suivante :

Je me promenais dans les rues de Katmandou avec une amie, quand on tombe nez à nez avec de jeunes enfants qui sniffaient de la colle. Ils étaient là, plusieurs à se défoncer la tête avec de la colle. Mon amie, écœuré par la situation, s’empressa de donner un billet de 1000 roupies, au premier qui avait tendu la main.

Si j’avais rencontré l’amie en question, je lui aurais bien mis 3 claques. Pourquoi voulez-vous que ces enfants arrêtent, si se défoncer à la colle leur rapporte en plus de l’argent ???
(pour information, 1000 NRP représente environ une quinzaine de repas dans un petit resto de rue)

Si je vous étale ici mes pensées, c’est aussi parce que je suis face à un cas de conscience. J’ai découvert au Népal, que l’Hindouisme et le Bouddhisme (les deux principales religions) encouragent la mendicité et le dons. Il est donc dans les mœurs – et plutôt bien vu – de ne vivre que de mendicité, comme le font les Sadous indiens.

Alors que faire ? Suivre mes convictions personnelles, tout en sachant que ça ne changera absolument rien, ou bien m’intégrer le mieux possible et adopter les mœurs locales ?

Le saviez vous : Tourist & Local bus

Combien de personnes fait-on rentrer dans un Tourist Bus de 22 places assises ?
De 2 à 20, suivant la saison (chauffeur compris).

Combien de personnes fait-on rentrer “dans” un Local Bus de 22 places assises ?
De 40 à 70, suivant l’expérience et l’enthousiasme du rabatteur.

local-bus

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Le bus ne s’arrêtant que le moins possible, c’est au rabatteur de crier les destinations et de faire monter à chaque coin de rue le maximum de personnes… sans que le bus n’ai besoin de s’arrêter bien évidemment.

A titre indicatif, un trajet d’une heure en local bus m’a coûté environs 0,2€ (avec les sourires des gens en plus).

Ici ce ne sont pas les flics qui font des barrages routiers…

… mais les enfants de la rue, avec une simple cordelette !

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Impossible de franchir cette corde sans donner  un droit de passage, qui s’élève à ce que vous aurez réussis à négocier. Si vous essayez de franchir cette corde sans leur approbation, vous vous exposez à marcher avec 2 enfants accrochés à chaque pied.

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Ce qui me laisse perplexe, c’est que ce sont les locaux qui donnent plus que les touristes… ça donne matière à réfléchir. D’ailleurs j’ai bien l’intention d’écrire un post sur ce que je pense de ça.

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