Remi Chapeaublanc | Photographer

Début des galères, jour 1

Ceux qui suivent les aventures sur Twitter ont déjà eu un petit aperçu des mésaventures de ces trois derniers jours. Mais impossible de le résumer en un seul billet de blog, du coup je vais essayer de mettre tout le monde à niveau… en plusieurs épisodes !

Barbara’s galères E01S01, Combats en campagne polonaise.

Hier matin (enfin 11h quoi) après une soirée polonaise alcoolisé, je décide enfin de me bouger les fesses et de prendre la route pour Krakow. Cracovie est l’une de mes deux étapes obligatoires – étant donné que c’est là-bas que je pourrais y récupérer mon passeport, envoyé chez Nicolas un très bon ami d’une très bonne amie.

L’étape étant très courte et l’autoroute commençant sérieusement à me gonfler, je décide de me rallonger et de prendre les petites routes de campagnes polonaises. Ma carte d’Europe n’étant pas assez précise, je m’aide de Google Map et prend soin de noter sur un morceau de papier le nom des villes que je vais devoir suivre pour arriver à bon port.

Mais très vite, les indications des panneaux n’indiquent plus rien de ce que j’ai pu noter… je navigue au juger. Qu’à cela ne tienne, il est 14h, le soleil indique le Sud, je dois avancer vers le Sud-Est… je décide donc de naviguer au cap en m’aidant du soleil !

Petite précision pour ceux qui m’ont conseillé de prendre une boussole : je l’ai aussi envisagé avant de vite me rendre compte que c’était inutile vu les champs magnétiques que pouvait générer une moto. Si je fixe ma boussole sur la moto, c’est très simple: le nord est toujours indiqué à ma droite… pas très utile donc.

Naviguer au cap à travers la campagne polonaise, un vrai régal comparé à l’autoroute. Mais cela n’était rien encore à côté de ce qui m’attendait.

Eglise Polonaise

Barbara’s galères E02S01, A la poursuite des Tchèques.

Vers 16h, je me retrouve naturellement pas très loin de la frontière de Tchèque. Et pourquoi ne pas faire un crochet alors qu’on m’en avait fait que des éloges  ? Ni une ni deux, je fonce vers le sud.

Quel ne fut pas ma surprise, ainsi que ma déception. Non non, la République Tchèque ne m’a pas déçu au contraire. La déception était de ne pas y être allé plus tôt ! Des paysages magnifiques, des routes dans un état exemplaire, des signalisations précises et parfaitement claires et cerise sur le gâteau : personne sur les routes mise à part quelques cyclistes souriants… Un vrai terrain de jeu  et à vrai dire je m’y suis donné à coeur joie.

Mais la lumière commence à baisser et il ne faudrait pas trop tarder si je ne veux pas trop rouler de nuit. Deux motards m’indiquent la route la plus rapide pour retrouver Cracovie : « C’est simple, tu traverses la ville (Ostrava), tu verras c’est indiqué, il faut prendre l’autoroute ». Pas de soucis, je traverse la ville, et traverse la ville… et toujours rien… jusqu’à me retrouver dans des sombres quartiers HLM d’Ostrava. Je ne comprends pas, il y avait bien des indications d’autoroute, mais aucun nom de ville que je puisse localiser sur ma carte.

Une horde de gamins me tombe dessus, tout content de voir une grosse moto, mais moi là j’aimerais juste rentrer. Malgré que personne ici ne parle anglais, j’arrive à me faire comprendre. Un type m’explique la route à suivre, en utilisant uniquement des gestes et des noms de villes. Parfait, je retrouve mon chemin et prend l’autoroute dans la direction indiquée. Super… jusqu’à ce que 5 km plus loin, l’autoroute en question soit fermé avec obligation de sortir… là ! C’est-à-dire, rien qui ne soit inscrit sur ma carte.

Je cherche, je fais des tours de rond point, je reviens… et arrive enfin à comprendre à peu prêt où je suis. Je me dépatouille pour au moins franchir la frontière polonaise ; me voici de nouveau sur une route connue, en direction de Cracovie. Je roule et vite, car là j’ai hate de rentrer.

Barabara en République Tchèque

Barbara’s galères E03S01, Le retour des Polonais.

Quand soudain, encore une route barrée, évidemment sans indication ni itinéraire de déviation…

Je craque, j’allume mon smartphone, lance le GPS sur GoogleMap en roaming (pour ceux qui n’auraient pas compris ce dernier terme, ça veut juste dire que ça va me coûter très cher). Je rentre l’adresse de destination et me laisse guider avec soulagement pour la suite de l’itinéraire. Je fonce, je double, j’arrive de nouveau sur une autoroute, je continue gaz à fond, j’ai vraiment très hâte d’arriver.

Si seulement le récit s’arrêtait là, ça aurait été une belle journée. Car c’est sur cette autoroute A4, à hauteur de Katowice que mon moteur a commencé à faire des siennes. Perte soudaine de puissance, de moins en moins de gaz, je ne comprends pas… et ce bruit qui se fait de plus en plus présent. Je m’arrête sur la bande d’arrêt d’urgence, fait le tour de la moto, remarque une odeur suspecte, mais rien ne me semble anormal à vu d’oeil.

Je passe deux coups de fil, l’un à Nicolas pour le prévenir de mon problème, l’autre à mon oncle pour avoir un avis technique. Il me demande de checker le niveau d’huile et écoute le bruit au téléphone. Vision d’horreur, mes deux litres d’huiles se sont évaporés. Il n’y a que peu de doutes… je viens a priori de couler une bielle. Mon moteur ne tournerait donc plus qu’avec un piston sur deux.

Il est plus de 21h, il fait nuit, je suis encore à 70km de Cracovie, je prends la décision d’aller passer la nuit à Katowice pour y voir plus clair demain matin. Clémence, la plus géniale des assistantes, prend la relève et m’envoie par sms des adresses de garages, une adresse d’auberge de jeunesse et s’occupe de contacter les bonnes personnes. Du coup, j’y suis allé tout doux avec le moteur, pour venir m’écrouler de fatigue au « Jopi Hotel » de Katowice, à 10€ la nuit.

Statue de République Tchèque

La suite des aventures, dans les prochains épisodes…

1 commentaire

Merci pour ces quelques photos, cela nous permet de voyager un peu avec les galères en moins qui resteront cependant des bons moments….. plus tard.

En tout cas, l’eglise polonaise est impressionnante. Bonne route et embrasse bien Barbara (les femmes sont toujours un peu capricieuses, il faut leur montrer de l’attention).

Écrit par Emmanuel, il y a 12 ans Répondre

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